Transition énergétique en entreprise : pourquoi et comment réussir
La transition énergétique désigne le passage progressif d’un modèle de production et de consommation d’énergie fondé sur les énergies fossiles vers un modèle plus durable et décarboné, intégrant des sources renouvelables et une optimisation de la consommation. Pour les entreprises, cette transition constitue non seulement un enjeu écologique, mais aussi un levier stratégique, économique et réglementaire.
En France, le secteur industriel — parmi les principales composantes des entreprises — représente environ 18 % de la consommation finale d’énergie. Les décisions énergétiques des entreprises ont ainsi un impact direct sur les émissions nationales de gaz à effet de serre. La transition énergétique peut permettre de réduire les coûts, de satisfaire des obligations réglementaires récentes et de renforcer l’engagement RSE de l’entreprise.
La loi n° 2025-391 du 30 avril 2025, qui transpose la directive européenne 2023/1791 sur l’efficacité énergétique, impose désormais à certaines entreprises de réaliser des audits énergétiques et, pour les plus gros consommateurs, un Système de Management de l’Énergie (SMÉ). En adoptant une stratégie énergétique proactive, les entreprises peuvent non seulement améliorer leur performance économique mais aussi leur image de responsabilité environnementale.
La transition énergétique n’est donc plus une option : elle est réglementaire, stratégique et économique pour toute entreprise. Réduire vos coûts, optimiser vos consommations et renforcer votre performance RSE devient accessible grâce à une démarche structurée : audit énergétique, plan d’action priorisé et Système de Management de l’Énergie (ISO 50001). DUNE Energie vous accompagne pour transformer ces obligations en opportunités concrètes, en réévaluant vos contrats énergétiques. Contactez un expert dès maintenant pour donner un avantage durable à votre entreprise.
Pourquoi la transition énergétique est incontournable pour les entreprises
Plusieurs facteurs rendent la transition énergétique indispensable dans le monde professionnel :
- Réglementation renforcée : La loi DDADUE (n° 2025-391) exige un audit énergétique tous les 4 ans pour les entreprises consommant plus de 2,75 GWh/an, sauf si elles ont déjà mis en place un SMÉ certifié ISO 50001. Les entreprises très énergivores (≥ 23,61 GWh/an) doivent mettre en place un SMÉ certifié ISO 50001 avant le 11 octobre 2027.
- Réduction des coûts : Les audits énergétiques permettent d’identifier des gisements d’économies tels que l’isolation des bâtiments, l’optimisation des équipements industriels ou le remplacement d’une énergie fossile par une solution renouvelable. Cependant, les gains varient selon les secteurs : si certains retours peuvent atteindre des pourcentages élevés, il n’y a pas de garantie universelle d’une économie de 50 % — ces résultats doivent être estimés sur des cas concrets.
- Pression environnementale et réputation : Les clients, investisseurs et parties prenantes exigent de plus en plus de transparence énergétique et de performances de durabilité. Une stratégie énergétique bien structurée renforce la crédibilité de l’entreprise et soutient ses objectifs RSE.
- Opportunités d’innovation et de performance : En optimisant leur consommation et en investissant dans des énergies renouvelables, les entreprises peuvent améliorer leur efficacité opérationnelle, stimuler l’innovation et s’adapter aux défis économiques et climatiques de demain.
Concepts clés à connaître
- Audit énergétique
- Il s’agit d’une analyse détaillée des consommations d’énergie dans l’entreprise et de l’identification des économies potentielles.
- Il est généralement réalisé par des professionnels qualifiés selon la norme NF EN 16247.
- L’objectif : établir un plan d’action priorisé pour réduire les consommations.
- Système de Management de l’Énergie (SMÉ)
- C’est une structure interne qui permet de suivre, piloter et optimiser les consommations en continu.
- Un SMÉ formalisé donne les moyens de mettre en œuvre les recommandations issues de l’audit et d’assurer un suivi pérenne.
- La norme ISO 50001 est la référence pour structurer ce type de management.
- Stratégie nationale bas-carbone (SNBC)
- La SNBC est la feuille de route de la France pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050.
- Les entreprises peuvent aligner leur stratégie énergétique et RSE sur les objectifs de la SNBC, en s’appuyant sur notre accompagnement pour la transition énergétique, ce qui peut renforcer leur crédibilité et leur impact.
- Gisements d’économies d’énergie
- Ce sont des leviers concrets par lesquels une entreprise peut réduire sa consommation : isolation thermique des bâtiments, modernisation des process industriels, remplacement d’énergies fossiles par des renouvelables, etc.
- Ces gisements sont identifiés lors de l’audit et priorisés dans le plan d’action.
Le cadre légal et réglementaire de la transition énergétique en entreprise
La transition énergétique en entreprise ne relève pas uniquement d’une démarche volontaire : elle s’inscrit désormais dans un cadre législatif et réglementaire contraignant, imposé par des lois, des normes et des arrêtés. Maîtriser ce cadre est essentiel pour planifier efficacement les actions, anticiper les échéances et éviter d’éventuelles sanctions.
La loi DDADUE (2025) et ses implications
La loi n° 2025-391 du 30 avril 2025, dite DDADUE, transpose en droit français la directive européenne 2023/1791 portant sur l’efficacité énergétique des entreprises. Parmi les obligations principales :
- Audit énergétique obligatoire
- S’applique aux entreprises dont la consommation annuelle moyenne d’énergie finale est supérieure ou égale à 2,75 GWh/an, sauf si un SMÉ certifié est déjà en place. DUNE Energie propose un pilotage simplifié de l’énergie pour mettre en œuvre efficacement les recommandations de votre audit.
- À réaliser au moins tous les 4 ans.
- L’audit doit couvrir une part significative des usages énergétiques (par exemple bâtiments, process, transport).
- Mise en place d’un Système de Management de l’Énergie (SMÉ)
- Obligatoire pour les entreprises avec une consommation annuelle moyenne ≥ 23,6 GWh/an.
- Le SMÉ doit être certifié selon la norme ISO 50001, assurant un cycle d’amélioration continue de la performance énergétique.
- Date limite : certification à obtenir avant le 11 octobre 2027, d’après les textes d’application.
- Plan d’action et publication
- À partir de l’audit ou du SMÉ, un plan d’action doit être élaboré, listant les mesures à mettre en œuvre.
- Si certaines mesures à retour sur investissement inférieur à 5 ans ne sont pas mises en œuvre, l’entreprise doit justifier ces choix dans le plan.
- Le plan d’action et le taux de mise en œuvre des mesures doivent être publiés dans le rapport annuel de l’entreprise (respect du secret des affaires prévu).
- Les données relatives à l’audit / SMÉ doivent être transmises à l’autorité administrative dans les deux mois suivant l’audit ou la certification.
L’arrêté du 10 juillet 2025 : modalités de réalisation des audits
L’arrêté du 10 juillet 2025 précise les modalités de réalisation des audits énergétiques et de reconnaissance de la compétence des auditeurs :
- Les audits doivent respecter les normes NF EN 16247-1 à 4 (édition 2022), couvrant respectivement les exigences générales, bâtiments, procédés industriels et transport.
- L’audit doit évaluer les opportunités d’économies, y compris le recours aux énergies renouvelables et à la récupération de chaleur, en fonction de leur rentabilité.
- Pour les procédés industriels, l’audit doit au minimum atteindre le niveau 2 défini dans l’annexe B de la norme NF EN 16247-1, et couvrir les usages représentant au moins 10 % de la consommation du site, avec au moins trois usages analysés.
- Les actions identifiées dans le rapport doivent être classées selon leur temps de retour sur investissement : ≤ 1 an, 1–3 ans, 3–5 ans, > 5 ans.
- La compétence des auditeurs (externes ou internes) est formalisée : les auditeurs doivent maîtriser les normes NF EN 16247, disposer d’une expérience minimale (selon leur niveau de diplôme), et les prestataires doivent être certifiés selon l’arrêté.
- La certification des prestataires d’audit est valable 4 ans, avec des contrôles périodiques.
- Des dispositions transitoires sont prévues pour les prestataires déjà certifiés sous l’ancien régime
Autres obligations et bonnes pratiques
- Traçabilité et reporting : l’entreprise doit documenter les résultats de l’audit, les actions recommandées, et les indicateurs de suivi. Le plan d’action et ses progrès doivent être reportés dans le rapport annuel.
- Alignement stratégique : bien que la loi DDADUE n’impose pas explicitement l’alignement avec la Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC), il est fortement recommandé d’intégrer les objectifs de réduction carbone définis par la SNBC dans le plan d’action, pour maximiser l’impact RSE et la cohérence avec la politique nationale.
- Conformité RSE / ESG : les entreprises peuvent intégrer les résultats de l’audit et les actions du SMÉ dans leurs rapports ESG ou RSE, ce qui renforce leur crédibilité auprès des investisseurs, partenaires et parties prenantes.
Exemple concret d’application
Prenons l’hypothèse d’une PME industrielle dont la consommation annuelle d’énergie finale est de 3 GWh :
- Elle est soumise à l’obligation d’audit (car ≥ 2,75 GWh) et n’a pas nécessairement un SMÉ selon les seuils.
- Elle mandate un auditeur certifié pour réaliser l’audit selon la norme NF EN 16247 (bâtiments + process + transport si pertinent).
- L’audit identifie des gisements : par exemple, optimisation du chauffage, remplacement de machines énergivores, meilleure gestion de l’éclairage, récupération de chaleur.
- Sur la base des recommandations, l’entreprise formalise un plan d’action prioritaire (mesures à court, moyen et long terme), avec classement selon le retour sur investissement.
- Elle reporte les progrès dans son rapport annuel, communique sur le plan d’action, et, si elle le souhaite, aligne ses mesures sur des objectifs de réduction carbone (par exemple en lien avec la SNBC).
En respectant cette démarche, l’entreprise répond aux obligations légales, améliore sa performance énergétique, renforce sa crédibilité environnementale et réduit potentiellement ses coûts sur le long terme.
Les étapes concrètes pour réussir la transition énergétique en entreprise
La transition énergétique repose sur une démarche structurée, progressive et adaptée à la taille et aux activités de l’entreprise. Voici les étapes clés pour réussir :
1. Réaliser un audit énergétique complet
L’audit énergétique est la première étape obligatoire pour les entreprises consommant ≥ 2,75 GWh/an. Il permet de cartographier la consommation, d’identifier les postes les plus énergivores et de détecter les gisements d’économies.
Points essentiels :
- Choisir un auditeur certifié (NF EN 16247).
- Définir le périmètre : bâtiments, process industriels, transport interne, usages indirects si pertinent.
- Collecter et analyser les données : électricité, gaz, fioul, eau, équipements, production.
- Identifier les gisements : isolation, remplacement d’équipements, optimisation des process, recours aux énergies renouvelables.
Exemple concret :
Une PME tertiaire peut, selon le contexte et les équipements existants, économiser jusqu’à 20 % de sa facture énergétique en optimisant chauffage, éclairage et ventilation. (ADEME – Économies d’énergie dans les bâtiments tertiaires)
2. Élaborer un plan d’action énergétique
L’audit fournit les données, mais le plan d’action transforme les recommandations en résultats concrets.
Principes pour un plan efficace :
- Prioriser les actions selon le retour sur investissement (ROI), la complexité et l’impact carbone. (ISO 50001:2018)
- Planifier à court, moyen et long terme.
- Impliquer les équipes internes pour garantir l’adhésion.
- Mesurer et suivre les indicateurs : consommation par poste, coûts, émissions évitées.
Exemple chiffré indicatif :
- Optimisation des éclairages : –15 % sur ce poste.
- Remplacement d’une chaudière industrielle : ROI estimé à 4 ans.
- Installation de panneaux solaires : peut couvrir environ 20 % des besoins en électricité, réduisant les émissions de CO₂ d’une dizaine de tonnes/an. (ADEME – Énergies renouvelables)
3. Mettre en place un Système de Management de l’Énergie (SMÉ)
Un SMÉ (ISO 50001) assure un pilotage continu et durable de la performance énergétique :
- Planifier : fixer des objectifs mesurables de consommation et d’émissions.
- Mettre en œuvre : appliquer le plan d’action énergétique.
- Contrôler : suivre les indicateurs et réaliser des audits internes réguliers.
- Améliorer : ajuster les actions, investir dans de nouvelles technologies et renouvelables.
Avantages :
- Pérennisation des économies d’énergie.
- Réduction des risques réglementaires et financiers.
- Valorisation ESG et RSE : meilleure visibilité auprès des clients et investisseurs. (ADEME – Management de l’énergie)
4. Suivi et adaptation continue
La transition énergétique est un processus continu :
- Contrôler régulièrement la consommation et comparer avec les objectifs.
- Adapter le plan d’action aux évolutions réglementaires, technologiques et opérationnelles.
- Communiquer en interne et externe sur les résultats obtenus pour renforcer adhésion et crédibilité.
Exemple concret :
Un industriel suit sa consommation via un dashboard numérique et ajuste les horaires de production pour limiter la pointe électrique, ce qui peut réduire les coûts supplémentaires de plusieurs pourcents après un an.
Bonnes pratiques, erreurs fréquentes et tendances actuelles de la transition énergétique
Réussir la transition énergétique ne se limite pas à respecter la réglementation ou à réaliser un audit. Il est essentiel d’adopter des bonnes pratiques, d’anticiper les erreurs fréquentes et de suivre les tendances du secteur.
Bonnes pratiques à adopter
- Planifier et structurer la démarche
- Définir une stratégie énergétique claire, alignée sur la RSE et, si pertinent, les objectifs de la Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC). (SNBC – Ministère Transition Énergétique)
- Identifier les postes de consommation prioritaires et fixer des objectifs mesurables.
- Impliquer les équipes internes
- Sensibiliser le personnel aux enjeux énergétiques.
- Créer des « ambassadeurs énergie » dans chaque service pour suivre et piloter les actions. (ADEME – Management de l’énergie)
- Mesurer et suivre les indicateurs
- Utiliser des outils numériques pour suivre consommation, émissions de CO₂ et ROI des actions.
- Comparer les résultats aux prévisions et ajuster le plan d’action si nécessaire.
- Exploiter les gisements d’économie identifiés
- Remplacer les équipements énergivores par des solutions plus performantes.
- Optimiser les systèmes de chauffage, climatisation, ventilation et éclairage.
- Recourir aux énergies renouvelables : panneaux solaires, biomasse, récupération de chaleur. (ADEME – Énergies renouvelables)
- Documenter et publier les actions
- Tenir un registre des actions et de leurs résultats pour répondre aux obligations légales.
- Publier le plan d’action de manière transparente, dans le respect du secret des affaires.
Erreurs fréquentes à éviter
- Sous-estimer le périmètre de l’audit : inclure tous les usages pertinents (bâtiments, process, transport).
- Ne pas suivre les recommandations de l’audit : un audit doit se traduire par un plan d’action concret.
- Ne pas prioriser les actions : certaines économies offrent un ROI plus rapide ou un impact carbone plus important.
- Ignorer la dimension humaine : formation et implication des employés sont essentielles.
- Négliger le suivi et l’adaptation continue : ajuster les mesures selon les résultats, la réglementation et les nouvelles technologies.
Tendances actuelles et opportunités
- Digitalisation et pilotage intelligent
- Dashboards et outils IoT permettent un suivi en temps réel.
- Analyse de données pour identifier des gisements invisibles à l’œil nu.
- Décarbonation industrielle et tertiaire
- Ces secteurs représentent approximativement 33 % de la consommation finale d’énergie en France.
- Intégration ESG et reporting RSE
- Les entreprises alignent de plus en plus leurs plans d’action énergétique avec leurs engagements RSE et la publication d’indicateurs environnementaux.
- Pression réglementaire croissante
- Les seuils pour audits et SMÉ vont se renforcer, incitant à agir rapidement.
- ROI et financement des investissements énergétiques
- Aides publiques et crédits d’impôt soutiennent la rénovation énergétique et les énergies renouvelables, réduisant le risque financier. (ADEME – Aides financières)
Conclusion : réussir la transition énergétique de son entreprise
La transition énergétique en entreprise est un enjeu réglementaire, économique et stratégique. Elle ne se limite pas à réduire la consommation d’énergie : elle permet de diminuer les coûts, réduire l’impact environnemental et améliorer l’image et la performance globale de l’entreprise.
Récapitulatif des étapes clés
- Réaliser un audit énergétique
- Identifier les postes énergivores et les gisements d’économies.
- Se faire accompagner par des auditeurs certifiés selon la norme NF EN 16247.
- Obligatoire pour les entreprises consommant ≥ 2,75 GWh/an.
- Élaborer un plan d’action énergétique
- Prioriser les mesures selon le ROI et l’impact carbone.
- Planifier les actions à court, moyen et long terme.
- Mettre en place un SMÉ (ISO 50001)
- Pour les entreprises les plus consommatrices ou souhaitant structurer leur démarche.
- Assurer un pilotage continu et une amélioration progressive des résultats.
- Suivre et mesurer la performance
- Utiliser outils numériques, dashboards et indicateurs clés (consommation, économies, CO₂ évité, ROI).
- Ajuster le plan en fonction des résultats et de l’évolution réglementaire (ADEME – Management de l’énergie).
- Adopter les bonnes pratiques et éviter les erreurs fréquentes
- Impliquer les équipes, documenter les actions, prioriser les mesures et suivre la performance.
Bénéfices pour l’entreprise
- Réduction des coûts énergétiques : économies immédiates et sur le long terme.
- Conformité réglementaire : respect des obligations légales et certifications.
- Impact environnemental réduit : diminution des émissions de CO₂ et contribution aux objectifs nationaux.
- Avantage concurrentiel et image positive : meilleure attractivité pour clients, partenaires et investisseurs.
- Performance opérationnelle améliorée : process optimisés et investissements plus rentables.
Plan d’action priorisé pour commencer dès maintenant
- Évaluer la consommation actuelle et identifier les postes critiques.
- Lancer un audit énergétique pour les entreprises dépassant les seuils légaux.
- Élaborer le plan d’action avec priorisation et calendrier clair.
- Mettre en place le suivi avec dashboards, indicateurs et reporting interne.
- Former et impliquer les équipes pour assurer la réussite sur le long terme.
- Réviser et améliorer régulièrement les actions pour maximiser les économies et réduire l’impact environnemental.




